Dans le contexte de la transition énergétique, le gouvernement français entend tripler le nombre de pompes à chaleur (PAC) en France. La vente de ces appareils est en hausse constante depuis 2012 pour atteindre les 1,1 million d’unités en 2022.
Le marché est dominé depuis toujours par les pompes à chaleur air/air, suivies des PAC air/eau. La PAC géothermique n’occupe qu’une faible part de marché, sans évolution significative en vingt ans. Pour cause, son installation demande un espace conséquent.
Ces chiffres peuvent susciter la curiosité des foyers qui pensent à d’autres alternatives de chauffage. Comment fonctionne cet appareil ? Qu’est-ce que la condensation qui se trouve à la base de son fonctionnement ? La pompe à chaleur est-elle réellement plus écologique ? Abordons ces questions en détail dans cet article.
Comprendre le fonctionnement d’une pompe à chaleur
La pompe à chaleur fonctionne en circuit fermé. L’appareil récupère la chaleur dans l’air, l’eau ou le sol et le restitue dans le logement. Au contact de cette source de chaleur, le fluide caloporteur se transforme en gaz.
De manière plus détaillée, le cycle de chauffage se décline en quatre étapes : évaporateur, compresseur, condenseur et détendeur.
- Évaporateur : ce composant capte les calories grâce à la présence d’unités à l’extérieur. Le fluide frigorigène se transforme en vapeur au contact de la chaleur.
- Compresseur : il chauffe la vapeur jusqu’à ce que la température augmente.
- Condenseur : arrivée à ce niveau, la chaleur est envoyée vers les émetteurs. Ils peuvent être un plancher chauffant ou des radiateurs.
- Détendeur : cet élément régule la pression du fluide frigorigène avant de revenir à la première phase d’évaporation. Ensuite, le cycle se renouvèle.
Origine de la condensation dans une pompe à chaleur
La présence d’eau provenant de la pompe à chaleur peut inquiéter certains propriétaires. Pourtant, la condensation est un phénomène tout à fait normal. Cela arrive lorsque l’appareil alterne entre chauffage et processus de refroidissement.
L’air chaud entre en contact avec l’échangeur thermique. Ce processus provoque un changement d’état des calories. À cet effet, lorsque la température de la vapeur d’eau baisse, elle se transforme en liquide et se présente sous la forme de condensats.
Ces derniers ressemblent à de l’eau distillée. Il est possible de les réutiliser pour d’autres tâches comme l’arrosage des plantes.
La condensation : un phénomène naturel et inévitable
La présence d’eau sur votre pompe à chaleur vous inquiète ? Vous craignez qu’il s’agisse d’une fuite ? Dans la majorité des cas, la condensation est à l’origine de cette eau. Ce liquide est appelé « condensats ».
Qu’est-ce que la condensation ?
Il s’agit d’un phénomène physique qui se produit lors d’un changement brusque de températures. Elle peut prendre deux formes : la liquéfaction et la cristallisation. La première se produit lorsqu’un état gazeux devient liquide. Cela arrive lorsque le gaz atteint une température de saturation générant des gouttelettes liquides.
Un environnement froid et humide est propice à la réaction de condensation. L’air qui est chargé de vapeur d’eau se heurte à une paroi froide, par exemple. Cela arrive aussi lorsque vous sortez un objet du frigo.
De son côté, la cristallisation fait référence au passage d’un état gazeux à l’état solide. Les flocons de neige sont le meilleur exemple de ce phénomène.
Pourquoi une pompe à chaleur produit-elle de la condensation ?
La liquéfaction est le phénomène qui se produit chez les PAC. Dans ce contexte, l’échangeur est la surface froide. Lorsque le ventilateur et le compresseur fonctionnent, l’air chaud baisse rapidement de température au contact de l’échangeur. La récupération de calories dans l’air repose sur cet échange. Ainsi, la formation de condensation est inévitable.
Plus la température à l’extérieur est élevée, plus il y a de l’eau qui se forme. À 30°C par exemple, un kilogramme d’air contient 19,5 g d’eau. À -9°C, ce volume est réduit à 1,5 g d’eau. En hiver, la liquéfaction peut se transformer en cristallisation. L’eau qui se forme passe à l’état solide à cause du froid, provoquant la formation de givre au niveau de l’échangeur.
Est-ce normal si de l’eau coule de ma pompe à chaleur ?
Il n’y a aucune inquiétude à avoir si de l’eau coule sur votre pompe à chaleur. Ce phénomène est normal. Toutefois, si la quantité d’eau est anormalement élevée, il faut contacter rapidement un chauffagiste.
Cela peut être un problème au niveau de la fonction de dégivrage ou du tuyau d’évacuation des condensats. Les liaisons frigorifiques peuvent également présenter ce genre de dysfonctionnement.
Comment évacuer l’eau de condensation d’une pompe à chaleur ?
La présence de condensation signifie que votre PAC fonctionne correctement et efficacement. Néanmoins, cela implique une bonne gestion de son évacuation. À noter que l’accumulation d’eau est à l’origine de moisissures et d’autres dégâts.
L’intervention professionnelle est indispensable pour installer un tuyau qui redirige l’eau loin de l’appareil. L’artisan peut aussi mettre en place un bac à condensats qui doit être vidé et nettoyé régulièrement.
D’ailleurs, cette évacuation de l’eau de condensation fait partie des éléments à vérifier par le chauffagiste lors des visites d’entretien. Ceci afin d’assurer le bon fonctionnement de l’appareil sur le long terme. Cet entretien doit être effectué au moins tous les deux ans et il est obligatoire.
Sèche-linge : choisir entre condensation ou pompe à chaleur
Le sèche-linge fait partie des appareils indispensables au quotidien. En effet, 34 % des foyers français en possèdent. Pourtant, il est connu pour sa consommation d’électricité élevée. Heureusement, les modèles à condensation sont désormais présents sur le marché. Ceux-ci sont prisés étant donné leur faible consommation d’énergie.
Le sèche-linge à condensation, c’est quoi ?
Ce dispositif repose sur la récupération de l’eau présente dans les vêtements en le chauffant. Ensuite, elle est évacuée sous la forme de vapeur vers un réservoir ou un bac de vidange. Ces derniers doivent être vidés après chaque cycle. Cet appareil n’a pas besoin d’être relié à une unité extérieure. Par conséquent, il est idéal pour une utilisation en appartement.
D’autres modèles s’accompagnent d’une pompe à chaleur. Celle-ci remplace la résistance chauffante, qui est un élément énergivore. Avec la pompe à chaleur, l’eau transformée en chaleur est récupérée, puis réutilisée.
Sèche-linge avec pompe à chaleur : avantages et inconvénients
La pompe à chaleur est désormais présente sur près de la moitié des sèche-linges à condensation. Le modèle à pompe est connu pour sa faible consommation d’électricité par rapport au classique.
Le principe consiste à récupérer l’air chaud et humide du tambour. Ensuite, cet air est refroidi par l’évaporateur, puis passe dans le compresseur avant d’être chauffé à nouveau dans le condenseur. L’air chaud et sec arrive alors dans le tambour pour sécher le linge.
Ce dispositif implique la présence d’un bac de récupération des condensats et un réservoir pour récupérer l’eau. Par conséquent, vous n’avez pas besoin d’installer un système d’évacuation ou de creuser dans le mur. Ainsi, ce sèche-linge convient à un usage en appartement.
Toutefois, son prix peut être un frein pour certains utilisateurs. En effet, les modèles équipés d’une pompe à chaleur sont plus onéreux que ceux à condensation classique. De plus, le cycle de séchage est plus long, ce qui implique une bonne anticipation.
Vous devez aussi assurer un entretien régulier du condenseur et du microfiltre si l’autonettoyage n’est pas présent. Cela garantit les performances de séchage.
Durée de vie d’un sèche-linge à pompe à chaleur
La durée de vie d’un sèche-linge se situe en moyenne à une dizaine d’années. Certains appareils peuvent fonctionner jusqu’à 12 ans. Pourtant, vous pouvez amortir le surcout lié à l’achat au bout de sept ans d’utilisation.
Chaudière ou pompe à chaleur : quel système choisir ?
La chaudière à gaz demeurait l’appareil privilégié par les Français pour se chauffer. L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie) rapporte qu’elle équipe 44 % des foyers français en chauffage et 38,4 % des foyers pour ce qui est de l’eau chaude sanitaire. Face à la hausse du prix de l’énergie, la chaudière à condensation se positionne comme une alternative sérieuse.
Chaudière à condensation : fonctionnement et avantages
Cet appareil est une sorte de chaudière à combustion plus sophistiquée et performante. Le bruleur assure la combustion du gaz et récupère la vapeur générée par ce phénomène. Cette vapeur produit aussi de la chaleur réutilisable pour optimiser la performance de la chaudière.
Ce dispositif reste plus abordable au niveau du matériel. Toutefois, elle exige un entretien plus fréquent que la PAC. Son coût de fonctionnement est également plus élevé. À noter que l’économie d’énergie réalisée se situe entre 15 à 30 %. En comparaison, une PAC permet d’économiser entre 20 à 50 %.
Pompe à chaleur : une alternative plus écologique ?
Elle fonctionne grâce à de l’énergie renouvelable : air, eau, sol. De plus, certains modèles sont réversibles et peuvent rafraichir votre domicile en été. La pompe à chaleur présente aussi un faible coût de fonctionnement et une efficacité énergétique plus intéressante. Au-delà de l’économie financière, vous réduisez votre empreinte carbone.
La différence entre les types de pompes à chaleur
Les pompes à chaleur se déclinent en différentes catégories en fonction de l’énergie utilisée. Les PAC air-air et air-eau appartiennent aux modèles aérothermiques. Pour cause, elles puisent la chaleur dans l’air à l’extérieur.
Différence entre une pompe à chaleur air/air et air/eau
La différence entre ces deux types d’appareils se situe au niveau des émetteurs de chaleur. Dans une PAC air/air, elle est restituée à l’aide de gaines de soufflage ou de ventilo-convecteurs. Dans une PAC air-eau, la chaleur est diffusée via un radiateur à eau ou un plancher chauffant
Différence entre une pompe à chaleur et une climatisation réversible
Les deux appareils présentent des fonctionnalités similaires. La différence réside dans l’utilisation principale. Une climatisation réversible est surtout utilisée en été pour apporter de l’air frais. En hiver, elle sert seulement de chauffage d’appoint. À l’inverse, une PAC est plébiscitée pour se chauffer en hiver et peut également produire de l’air frais en été.
Le prix constitue également une différence majeure entre ces appareils. Une climatisation réversible revient moins chère qu’une PAC. Par contre, les deux sont éligibles à des primes à la rénovation. Ainsi, elles vous permettent d’économiser sur le prix d’installation.


